L'art pour l'art !

It is like your hopes: nothing.
like your paradise: nothing.
like your idols: nothing.
like your politicians: nothing.
like your heroes: nothing.
like your artists: nothing.
like your religions: nothing.

Edgar DEGAS - Petite danseuse de quatorze ans. 

[1881, Bronze patiné aux diverses colorations,

tutu en tuile, ruban de satin rose, socle en bois.

Paris Musée d'Orsay]

Un tout premier coup de coeur, Degas et ses danseuses : c'est le coup de pastel d'un artiste qui savait la grâce du petit rat d'opéra, qui observait des heures durant les entrechats de si jeunes filles pour s'en impregner et en impregner la toile. 

Avant d'être une sculpture, la petite danseuse c'est une histoire, celle d'une fille de blanchisseuse qui avec son corps - à la scène comme à la ville - gagne de quoi faire vivre la famille. Marie, c'est l'illustration même des années 1880, on croirait son histoire tout droit sortie d'un roman de Zola.  

1880 : un public choqué face à cette oeuvre en apparence si sage, elle est laide, vicieuse avec son tutu et ses poils de crin. "On dirait un singe" protestaient les visiteurs, "il faut l'envoyer dans un musée de zoologie". Si le corps de Marie est en bronze, son tutu, lui est en gaze et tulle, son ruban est un vrai ruban...et je ne vous parle pas de ses cheveux (Degas n'hésite pas à commander à un marchand de poupée une véritable queue-de-cheval!).

C'est la toute première sculpture

naturaliste de l'histoire de l'art !

 L'oeuvre est accusée de représenter la fillette de manière bestiale, car Degas pousse à bout la logique du réalisme si en vogue à la fin du XIXème, il dépeint sans fard ni hypocrisie et de manière quasi scientifique, la société de son temps. 

Cette fillette un peu pimbêche, le menton bien haut, le buste en avant, elle vous inspire quoi, à vous, regardeurs du XIXème siècle ?